Parcours

Je reviens de loin.

L'été dernier, j'étais obèse. Je noyais mon mal être dans la bouffe, tout: mes troubles psychologiques, mes carences affectives, mon couple qui ne fonctionnait pas, mon image de moi complètement déformée. Je me refugiais littéralement dans la bouffe. Je n'ai jamais été boulimique, mais je mangeais beaucoup trop, succombais à n'importe quelle fringale, mangeait gras, pour dire, dans la semaine il y avait forcément un mac do, un kebab, une raclette et plein de chocolat tout partout (sans compter les pâtisseries, les plats en sauce etc). Pas un seul légume sain ni aucun fruit, je ne buvais que des choses sucrées: soda, jus de fruit. Bref tout ce qu'il faut pour s'auto-détruire. Sans parler d'une vie extrêmement sédentaire.

Lorsque ma relation destructrice avec mon ex (qui me poussait à manger et à grossir car il avait ainsi le sentiment que je lui appartiendrai sans jamais attirer le regard d'aucun autre homme) prit fin, j'ai déprimé bien entendu. Je ne me nourrissais que rarement, mais lorsque je mangeais, c'était n'importe quoi: je pouvais avaler trois à quatre grandes tartines de pain grillé avec du nutella, à un autre repas, un paquet entier de jambon cru avec du coca, avec de multiples bols de céréales. Je ne voulais pas qu'on remarque que je déprimais, que je ne me nourrissais pas ou n'importe comment. En un mot: je crois que je m'auto-détruisais dans la bouffe. J'ai donc commencé à perdre du poids malgré tout, car le fait de moins manger et moins souvent fonctionnait tout de même, je bougeais beaucoup plus. J'ai perdu 8 kilos.

Cet été, j'ai entendu des choses terribles à mon sujet. Après avoir passé mon anniversaire toute seule, j'entrais dans une période de profonde déprime, juste quand je pensais m'être remise de ma rupture. On avait dit de moi des choses comme "elle m'aurait peut-être plu avec 20 kilos de moins", "désolée mais tu n'es pas mon genre, au niveau des chiffres sur la balance" "elle est mignonne c'est une pomme toute ronde à croquer". Des choses horribles, d'autres moins mais qui m'ont tout de même blessée. Je ne m'étais pas rendue compte de l'état dans lequel j'étais. J'avais beau être en obésité morbide, devant mon miroir je ne voyais qu'une femme pulpeuse. Quand les anorexiques se voient plus grosses qu'elles ne le sont, moi je me voyais moins grosse. Il a bien fallu que je réagisse. J'ai réagi. Depuis cet été, j'ai drastiquement changé mes habitudes alimentaires. J'ai commencé à encore plus sortir. J'ai perdu 8 autres kilos.

En Octobre, je me suis rapprochée d'une collègue que je remercierai à jamais de tout coeur pour son soutien et qui restera, je l'espère, une amie pour longtemps. Avec elle, je vais au marché une fois par semaine pour m'acheter de bons légumes avec peu de calories. Elle me donne d'excellents conseils culinaires. On va à la piscine ensemble. Résultat: 10 kilos de perdus en un mois. Aujourd'hui, j'en suis à 67 kilos. Mais ça ne s'arrête pas là...